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Francfort-sur-le-Main - 1646



Hesse historique

La Hesse est une région historique d'Allemagne, comprise entre le Rhin, le Main et la Weser. Une partie de la Hesse historique forme aujourd'hui le Land de Hesse (Land Hessen).
La Hesse a aussi donné son nom à une maison souveraine, issue elle-même de celle de Thuringe : la Maison de Hesse.

Dès le temps de Charlemagne, on trouve des seigneurs ou comtes de Hesse héréditaires, appelés presque tous Werper ou Gison. Edwige de Gudensberg, héritière de Gison IV, apporta en 1130 ses domaines à la maison de Thuringe, mais en 1264, ils en furent détachés, avec la création du landgraviat de Hesse (Landgrafschaft Hessen), en faveur de Henri Ier de Hesse.

Partition et réunification

En 1567, à la mort du landgrave Philippe Ier le Magnanime, ses héritiers se partagèrent la Hesse en plusieurs branches, qui aboutiront au fil des successions à une partition du territoire en deux entités principales :

  • le landgraviat de Hesse-Cassel, qui deviendra en 1803 l'électorat de Hesse ou Hesse électorale (Kurfürstentum).
  • le landgraviat de Hesse-Darmstadt, qui deviendra en 1806 le grand-duché de Hesse (Großherzogtum).

En 1866, l'électorat de Hesse et la Hesse-Hombourg, furent annexés à la Prusse pour former, avec Francfort et le duché de Nassau la province de Hesse-Nassau.

En 1871, le grand-duché de Hesse fut incorporé dans l'Empire allemand.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Hesse fut divisée entre les zones d'occupation américaine et française (la rive gauche du Rhin). Les Français incorporèrent leur portion de Hesse (la Hesse rhénane) au land de Rhénanie-Palatinat, tandis que les Américains formèrent l'« État de Grande-Hesse » (Groß-Hessen) à partir de la Hesse-Darmstadt et de la plus grande partie de l'ancienne province prussienne de Hesse-Nassau. Le 4 décembre 1946, la Grande-Hesse fut renommée « Hesse ».


Electorat de Hesse

En 1801, le landgrave Guillaume IX de Hesse perdit Saint-Goar et Rheinfels par le traité de Lunéville. Par le recez de 1803, il obtint le titre d'Électeur, sous le nom de Guillaume Ier. Allié douteux de Napoléon Ier, il vit ses États envahis en 1806 : ils furent partagés entre le royaume de Westphalie et le grand-duché de Francfort.

Il les recouvra en 1813 et 1814, et garda le titre d'Électeur, quoique ce titre se trouvât sans objet, le Saint-Empire n'existant plus. Dans le jeu des alliances, la Hesse électorale prit le parti de l'Autriche et fut annexée au royaume de Prusse en 1866 à la suite de la guerre austro-prussienne.

Grand-duché de Hesse

Quand Louis X, landgrave de Hesse-Darmstadt, fait rentrer sa principauté au sein de la confédération du Rhin en 1806, il se proclame grand-duc sous le nom de Louis Ier, érigeant le landgraviat de Hesse-Darmstadt en grand-duché avec pour capitale Darmstadt. Les villes principales sont Mayence, Offenbach, Worms et Gießen.

En 1815, le grand-duché, admis dans la Confédération germanique, dut céder à la Prusse ses territoires de Westphalie mais s'étendit sur les bords du Rhin, autour de Mayence : son souverain prit le titre de « grand-duc de Hesse et sur le Rhin ».
Pendant la guerre austro-prussienne de 1866, le grand-duché combattit aux côtés de l'Autriche contre la Prusse mais conserva son autonomie après la défaite.

Le dernier grand-duc, Louis V, abdiqua en 1918 à la suite de l'effondrement de l'Empire allemand et le grand-duché devint l'État populaire de Hesse dans la république de Weimar.



Sophie de Brabant

Sophie de Thuringe, duchesse de Brabant, est le deuxième enfant de Louis IV (1200-1227), landgrave de Thuringe, et de son épouse Élisabeth de Hongrie (1207-1231). Elle est née en 1224, près d’Eisenach sur le territoire du landgraviat de Thuringe, le fief de son père, sans doute au château de la Wartbourg.

Ce château fut le théâtre de célèbres joutes de troubadours au 13ème siècle qui inspirèrent à Richard Wagner le thème de son opéra Tannhäuser.

Sophie a trois ans quand son père Louis part à la sixième croisade en 1227 avec l'empereur Frédéric II et meurt en Italie. Élisabeth, devenue veuve, se rend avec ses enfants à Marbourg où elle décède en 1231. Elle fut canonisée par le pape Grégoire IX en 1235.

Vers l'an 1240, Sophie se marie avec Henri II, duc de Brabant. Deux enfants vont naître de leur union : Élisabeth (1243-1261) et Henri Ier (1244-1308) dit « l'Enfant de Brabant », le futur landgrave de Hesse.

À l’issue de la guerre de Succession de Thuringe en 1264, Sophie doit renoncer définitivement au fief paternel mais réussit à assurer le landgraviat de Hesse à son fils. À partir de 1277, Henri Ier de Hesse réside à Cassel. En 1292, il est élevé au rang de prince du Saint-Empire.

Par son fils, Sophie est la fondatrice de la dynastie brabançonne de Hesse. Sa mort survient en 1275 et elle est enterrée dans l'église de l'abbaye cistercienne de Villers, en Brabant.


Philippe le Magnanime

Philippe Ier, dit « le Magnanime » (der Großmütige), est né le 13 novembre 1504 à Marbourg et mort le 31 mars 1567 à Cassel. Landgrave de Hesse de 1518 à sa mort, il a joué un rôle éminent dans le Saint-Empire romain à l'époque de la Réforme et de la Renaissance. C'est l’un des principaux chefs protestants de la ligue de Smalkalde.

Sa première rencontre avec Martin Luther eut lieu en 1521. Il se convertit au protestantisme en 1524 après une rencontre avec le théologien et professeur Philippe Melanchthon. Il créa une université à Marbourg en 1527, destinée à l’enseignement de la théologie protestante.

À la mort de Philippe le Magnanime, en 1567, le landgraviat de Hesse est partagé entre ses quatre fils :

  • la Hesse-Cassel revient à son fils aîné Guillaume IV ;
  • la Hesse-Marbourg revient à son second fils Louis IV ;
  • la Hesse-Rheinfels revient à son troisième fils Philippe II ;
  • la Hesse-Darmstadt revient à son quatrième fils Georges Ier.


Armoiries de Philippe Ier, landgrave de Hesse | Blason | Vitrail |. À la mort de Johann II, le dernier comte de Ziegenhain, en 1450, le comté et la ville de Ziegenhain sont hérités par les landgraves de Hesse. Von Gottes Gnaden Philipp Landtgraff zu Hessen, Graff zu Catzenelnbogen, zu Dietz, Ziegenhain und Nidda (1548).



Royaume de Westphalie

Les traités de Tilsit sont deux accords signés en juillet 1807 dans la ville de Tilsit par l'empereur Napoléon Ier après avoir remporté la bataille de Friedland. Ces traités mettent fin à la guerre de la Quatrième Coalition européenne contre la France aux dépens de la Prusse qui cède près de la moitié de ses territoires d'avant-guerre au profit d’États sous tutelle française.

À cette occasion le royaume de Westphalie fut formé en 1807, dans le but d'offrir au reste de l'Allemagne le modèle d'un État constitué d'après les principes essentiels de la Révolution française. Napoléon place sur le trône son plus jeune frère, Jérôme Bonaparte (1784-1860). Ce dernier s’installe à Cassel, l’ancienne résidence électorale de Hesse, qui devient la capitale de cet État membre de la Confédération du Rhin.

« Mon Frère, vous trouverez ci-joint la Constitution de votre royaume […]. Ce que désirent avec impatience les peuples d’Allemagne, c’est que les individus qui ne sont point nobles et qui ont des talents aient un égal droit à votre considération et aux emplois ; c’est que toute espèce de servage et de liens intermédiaires entre le souverain et la dernière classe du peuple soit entièrement abolie. »


Au mois d’août 1807, Jérôme épouse la princesse Catherine de Wurtemberg, fille de Frédéric Ier de Wurtemberg. Devenu roi à vingt-cinq ans, il est surnommé par ses sujets « König Lustig » et tient au Château de Wilhelmshöhe, devenu « Napoleonshöhe », une cour brillante. Son royaume ne survit pas à la défaite de Napoléon à Leipzig en 1813.



St Goarshausen - « Topographia Hassiae »

La Topographia Germaniae est l'œuvre maîtresse du graveur sur cuivre et aussi éditeur, Matthäus Merian l’Ancien (1593-1650). Il réalisa la Topographia avec le géographe Martin Zeiller (1589-1661), originaire d’Ulm, responsable de la rédaction de l'ouvrage. L’œuvre présente de façon détaillée plus de deux mille vues de villes, bourgs, châteaux et cloîtres remarquables. | Topographia Hassiae |

Comté de Katzenelnbogen

Le comté de Katzenelnbogen est un ancien État du Saint-Empire romain. En 1138, les seigneurs qui résidaient à Katzenelnbogen en Franconie rhénane ont reçu le titre de comte (Graf) de la part du roi Conrad III de Hohenstaufen. Leur comté perdure jusqu'en 1479, date à laquelle la lignée s'éteint et le territoire est transmis par héritage aux landgraves de Hesse.

Les Seigneurs du Rhin moyen

Près de Sankt Goarshausen se trouve le rocher de la Lorelei, la créature de légende qui a inspiré des auteurs romantiques allemands, tels que Heinrich Heine. Le Rhin a également alimenté la saga des Niebelungen dont une partie de l'intrigue se situe sur les collines des Siebengebirge à proximité de Königswinter, au sud de Bonn.

Die schönste Jungfrau sitzet
Dort oben wunderbar;
Ihr goldnes Geschmeide blitzet,
Sie kämmt ihr goldnes Haar.


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Une origine monastique

Fulda est située au bord de la rivière Fulda entre Rhön et Vogelsberg. L’abbaye bénédictine fondée en 744 et sa célèbre bibliothèque de manuscrits en ont fait un centre important de la renaissance du savoir à l'époque carolingienne. La ville est restée profondément marquée par son passé religieux. Gardienne du tombeau de saint Boniface, « l'apôtre de la Germanie », Fulda a conservé un noyau baroque de palais, de clochers, de portes et balustrades monumentales.

En 742, saint Boniface de Mayence avait chargé le moine Sturmius de rechercher un certain emplacement pour y établir une confrérie. Sturmius, parti durant l'été de ses quartiers d'Hersfeld, remonta le cours de la Fulda et trouva l'endroit que lui avait indiqué l'archevêque. Sturmius et ses compagnons venus d'Hersfeld commencèrent la construction du monastère le 12 mars 744. Boniface fit de Sturmius le premier abbé du monastère et lui demanda d'y instituer la règle de saint Benoît.

Renaissance carolingienne

En 747, Carloman fit don à Boniface de toutes les terres autour du monastère, dans un rayon de quatre milles. En 751, le moine Lullus fut chargé par Boniface de se rendre à Rome, afin de faire ratifier par le pape Zacharie un certain nombre d'accords. Il s'agissait, à cette occasion, de mettre le monastère sous la protection du Saint-Siège.
Saint Boniface mourut en martyr en 754 et fut inhumé à Fulda sous le maître-autel de la basilique Saint-Sauveur. Son monastère devint un lieu de pèlerinage.

La campagne de Charlemagne en Saxe en 772 fut suivie de nombreuses déprédations par les tribus saxonnes. Sturmius participait en 779 à la dernière campagne saxonne de Charlemagne qui se termina par la destruction d'Irminsul, l'arbre sacré des saxons, à Eresburg, lorsqu'il tomba gravement malade et décéda peu après. Il fut inhumé dans la chapelle de l'abbaye qu'il avait lui-même fait édifier. Ses successeurs étendirent considérablement le domaine de l'abbaye.

Sous la direction énergique de Raban Maur (822-842), la congrégation, avec un effectif d'environ 600 moines, s'imposa comme le centre scientifique de l'Occident chrétien. La bibliothèque, fondée par Raban Maur et le directeur de l'école, Rodolphe de Fulda, comprenait environ 2 000 manuscrits. Au gré de nouvelles donations, elle acquit un rayonnement inégalé auprès des savants de toute l'Europe.



Les seigneurs-abbés

À partir de 968, il fut décidé que le primat d'Allemagne serait un bénédictin. C'est vers cette époque que les premiers paysans et artisans s'établirent autour du monastère. L'abbaye et la congrégation obtinrent en 1019 de l'empereur Henri II le droit de battre monnaie, le droit de foire et le droit d'octroi ; Fulda est mentionnée pour la première fois comme « ville » (Civitas) en 1114.

L'abbaye fut érigée en seigneurie par l'empereur Frédéric II en 1220. Le seigneur-abbé Henri V von Diez-Weilnau (1288-1313) fit construire une abbaye fortifiée entre 1294 et 1312, où il pourrait résider en marge du monastère. Ce château fort fut transformé au 17ème siècle en château de style Renaissance par le seigneur-abbé Johann Friedrich von Schwalbach.

Peu avant 1320, les bourgeois de Fulda, avec l'appui du comte Johann von Ziegenhain, haut-bailli des deux châteaux, se soulevèrent contre le nouvel abbé, lequel entendait faire construire un second château fort à l'intérieur de la ville. Ils détruisirent le donjon et abattirent la muraille d'enceinte. À la suite de la plainte de l'abbé en fuite auprès de l'empereur Louis IV, la ville et le comte de Ziegenhain furent mis au ban de l'Empire.
Pour lever la condamnation, l’archevêque de Trèves Baudouin intercéda auprès de l'empereur en 1331, proposant la reconstruction du donjon et des murs d'enceinte du nouveau château aux frais de la ville, ainsi qu'un dédommagement conséquent. Les meneurs de l'insurrection furent exécutés.

Louis IV octroya en 1356 au seigneur de Fulda le titre d'« archichancelier de l'impératrice ». Mais déjà la région de Fulda, le monastère et la ville étaient à l'intersection des sphères d'influence de deux puissants voisins, le prince-archevêque de Mayence et le landgrave de Hesse.

Le règne de l'abbé Reinhard von Weilnau (1449-1472) marque la fin de l'abbaye de Fulda en tant qu'entité politique et territoriale.

Réforme et Contre-Réforme

Si le règne de l'abbé Johann II von Henneberg (1472-1513) fut une période de calme, celui de Hartmann II von Kirchberg (1513-1529), détesté pour ses dépenses inconsidérées, fut des plus troublés. C'est vers 1523 que les premières manifestations de la Réforme agitèrent le domaine abbatial.

Vers la fin de la guerre des paysans, à la Pâques de 1525, les paysans du domaine se liguèrent avec les bourgeois de Fulda contre leur seigneur ; le château et les monastères furent pillés. Le landgrave de Hesse, Philippe Ier de Hesse, vint à la rescousse le 3 mai 1525 avec une puissante armée, contraignant les révoltés à la reddition après une brève résistance. La ville, incendiée, dut en outre supporter les réparations de guerre.

Balthasar von Dernbach, abbé de Fulda à partir de 1570, adopta une politique de Contre-Réforme : il appela les Jésuites en 1571, lesquels fondèrent un lycée puis un collège catholique. La situation dégénéra en conflit ouvert avec la noblesse locale, convertie au calvinisme, de sorte que Balthasar ne retrouvera la direction du monastère de Fulda qu'en 1602 après de longues années d'absence.

L'abbé Adalbert von Schleifras chargea en 1700 l'architecte Johann Dientzenhofer de reconstruire une cathédrale à l'emplacement de la basilique carolingienne de Ratgar, détruite, et de convertir l'ancien château fort en un château de style baroque.



L'université de Fulda, fondée en 1734, fut active jusqu'en 1805. Cette institution, modelée par l'abbé Adolf von Dalberg sur le collège jésuite, s'enorgueillissait de quatre facultés : théologie, philosophie, médecine et droit. Les corps de bâtiment, construits dans le style baroque entre 1731 et 1734, sont l'œuvre de l'architecte Andrea Gallasini qui par ailleurs fit du château de la Fasanerie l'un des édifices baroques les plus réussis de la région.

L'abbaye de Fulda fut élevée au rang d'évêché par le pape Benoît XIV le 5 octobre 1752.


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Bad Hersfeld

Chef-lieu (Kreisstadt) de l'arrondissement de Hersfeld-Rotenburg au sein du district de Cassel, Bad Hersfeld est réputée pour son festival de théâtre créé en 1951. La scène principale est aménagée dans la « Stiftsruine » de l'ancienne abbaye romane et quelques représentations de théâtre comique sont données dans la cour du château de Eichhof.

Bad Hersfeld se situe dans le vallon de la rivière Fulda, au nord-est du Vogelsberg et au nord-ouest du massif de la Rhön. Le centre-ville s'étend sur la rive gauche de la Fulda ; il se trouve à 52 km au sud de Cassel et à 36 km au nord de la ville de Fulda.

L'histoire de Bad Hersfeld est profondément liée à l'abbaye impériale d'Hersfeld qui remonte au VIIIe siècle. La première mention d’Haerulfisfelt est relatée dans la biographie du moine bavarois Sturmius. Il s'installa en ermite là où se trouvent aujourd'hui les ruines de l'ancien couvent avec quelques compagnons en l'an 736.

Une génération plus tard, Lullus, le successeur de Boniface sur le siège de l'archevêché de Mayence, fondait ici en 769, dans la région frontalière de la Thuringe, un couvent de bénédictins. Charlemagne éleva bientôt la fondation de Lullus au rang d'abbaye impériale, qui devait être ainsi, pour plusieurs siècles, un important point d'appui du pouvoir royal à la frontière Est du royaume.

La ville se développe aux XIe et XIIe siècle. En 1904, l'exploitation d'une source minérale donne naissance à la station qui reçoit en 1863 l'appellation de bains d’État de la Hesse.

Le pays natal des frères Grimm

La Hesse du Nord est le pays natal des frères Grimm. Ils ont passé ici la plus grande partie de leur vie, une période particulièrement féconde à laquelle tous leurs projets importants étaient étroitement liés. Leurs « Contes de l'enfance et du foyer » constituent la collection de contes la plus publiée au monde.
Dans un bâtiment spécialement conçu, situé sur la colline du Weinberg à Cassel, l’Univers Grimm présente les célèbres linguistes et pères fondateurs de l’étude des langues germaniques.

De 1805 à 1830, Jacob et Wilhelm Grimm habitent à Cassel, y écrivant la plupart de leurs contes. En 1808, Jacob obtint le poste de directeur de la bibliothèque privée de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Après la bataille de Leipzig en 1813, le royaume de Westphalie fut dissous et l'électorat de Hesse restauré. Jacob Grimm y perdit sa place de directeur de la bibliothèque royale, mais retrouva bientôt une situation auprès du prince électeur en tant que secrétaire de légation. En 1814, son frère Wilhelm Grimm devint secrétaire de la bibliothèque du musée de Cassel. En 1816, Jacob Grimm devint second bibliothécaire, aux côtés de Wilhelm.

Arrondissement de Werra-Meißner

Eschwege est le chef-lieu de l'arrondissement de Werra-Meißner qui se trouve à l'intérieur d'un triangle Cassel-Göttingen-Eisenach. Le territoire est montagneux : Hoher Meißner (754 m). Les maisons à colombages (Fachwerkhaüser) sont caractéristiques du territoire. Les fleuves sont des voies de communication naturelle.



La Werra d'une longueur de 292 km traverse les Länder de Thuringe, de Hesse et de Basse-Saxe. Elle arrose les villes d'Eisenach, d'Eschwege et Bad Sooden-Allendorf avant sa confluence avec la Fulda à Hann.Münden, pour donner naissance au fleuve Weser. Située dans un massif forestier, Sontra est une petite ville charmante avec une rivière éponyme.

Sontra

L'histoire de Sontra remonte au 9ème siècle. Reconnue comme cité en 1368, Sontra a fait partie de la ligue hanséatique qui comprenait 80 villes du nord de l'Allemagne.

Le premier Hôtel de Ville de Sontra fut détruit à l'été 1558 dans un incendie qui ravagea la plus grande partie de la ville. Au début de la Guerre de Trente ans (1618-1648) un nouvel Hôtel de Ville fut construit sous la Kirchgasse. La ville eut à subir les ravages de la guerre mais aussi de la peste. Dans la nuit de Noël 1634, des troupes d'invasions mirent le feu aux quatre coins de Sontra. la ville fut détruite jusqu'à ses fondations et l'Hôtel de Ville ne fut pas épargné. Ce n'est qu'en 1668 que la population trouva la force de reconstruire un nouvel Hôtel de Ville sur les décombres de l'ancien.



À cette époque, l'Hôtel de Ville (Rathaus) était un édifice au cœur de la vie municipale. Dans la grande salle avaient lieu les séances du tribunal, les mariages et les festivités publiques mais aussi les baptêmes. Les fêtes nuptiales duraient plusieurs jours, le Conseil municipal y prenait part et plus d'une cruche de vin était vidée aux frais de la ville.

Depuis la fin du Moyen Âge jusqu'au milieu du 20ème siècle, Sontra a développé une activité minière d'extraction de schistes de cuivre (Kupferschiefer-Bergbau). De nos jours l'air pur est un atout pour Sontra qui se trouve au cœur du Parc géographique naturel Frau-Holle-Land.

Dame Holle

Une fillette maltraitée par sa marâtre se jette dans un puits, à la recherche d'un fuseau qu'elle y a laissé tomber. Au fond du puits, elle se retrouve dans un monde situé au-delà des nuages. En chemin, elle rend service à un four à pain et à un pommier. Elle fait la rencontre de Dame Holle, une vieille femme aux « grandes dents ». La fillette, belle et appliquée, entre à son service : il lui faut dorénavant et presque exclusivement refaire ses nombreux lits. En secouant les édredons, elle provoque alors sur Terre la chute de la neige.



Matthäus Merian - « Topographia Germaniae »

Matthäus Merian l'Ancien, né le 22 septembre 1593 à Bâle, et mort le 19 juin 1650 à Bad Schwalbach, est un graveur sur cuivre et éditeur germano-suisse.
Après ses études au lycée, il apprend le dessin, la gravure sur cuivre et la gravure à l'eau-forte à Zurich auprès du graveur sur cuivre Friedrich Meyer. De 1610 à 1615, il étudie et travaille à Strasbourg, à Nancy et à Paris. En 1615, il réalise à Bâle son grand plan de la ville de Bâle.

Après des séjours à Augsbourg et Stuttgart ainsi qu'aux Pays-Bas, Merian s'installe à Francfort-sur-le-Main et à Oppenheim, où il travaille pour l'éditeur et graveur sur cuivre Jean Théodore de Bry. De Bry possède un atelier de gravure à Oppenheim et une maison d'édition à Francfort qui prépare alors de grands ouvrages de voyages en Extrême-Orient.

Une maison d'édition

Merian s'installe à Bâle en 1616, où il acquiert le droit de corporation qui lui permet de devenir indépendant. En 1617, il épouse Maria Magdalena de Bry, la fille de son ancien employeur. Après la mort de son beau-père en 1623, il reprend la direction de sa maison d'édition à Francfort. Il acquiert le droit de citoyen de Francfort en 1626 et peut dès lors travailler comme éditeur indépendant.
Pour son blason d'éditeur, Merian choisit la cigogne comme animal héraldique. La Topographia Germaniae, commencée en 1642, est son œuvre maîtresse dont les textes sont écrits par Martin Zeiller, géographe allemand.

Après le décès de son épouse en 1645, Merian se remarie l'année suivante avec Johanna Sibylla Heim. Sa première épouse lui a donné deux filles et trois fils dont Matthäus Merian et Caspar Merian qui travaillent tous les deux dans son atelier. Son second mariage lui apporte une fille, Anna Maria Sibylla Merian, qui devient peintre de fleurs et d'insectes. Matthäus Merian meurt le 19 juin 1650 à Bad Schwalbach près de Wiesbaden. Il repose au cimetière Peterskirchhof près de Francfort.
Après la mort de leur père, ses fils Matthäus le Jeune et Caspar reprirent la direction de la maison d’édition.

Grand-duché de Francfort

À la dissolution du Saint-Empire romain en 1806, Francfort-sur-le-Main entre dans la Confédération du Rhin. En 1810, cet État attribué à l'archevêque de Mayence, Charles-Théodore de Dalberg, primat de l'Église catholique romaine d'Allemagne, est élevé à la dignité de Grand-duché de Francfort (Großherzogtum Frankfurt). Le prince de Dalberg désigna Eugène de Beauharnais pour son successeur.



Le grand-duché avait pour villes principales, outre Francfort-sur-le-Main, Aschaffenbourg, Fulda et Hanau. Son destin est scellé en 1813 après la défaite napoléonienne de Leipzig. En 1815, son territoire est réparti entre la Ville libre de Francfort, l'électorat de Hesse, la Bavière et la Prusse.

Fontaine de la Justice

La fontaine de la Justice est un des symboles de Francfort-sur-le-Main ; elle se trouve sur le Römerberg, la place centrale de la vieille ville. Elle jouait au temps du Saint-Empire romain germanique le rôle particulier de fontaine à vin lors du couronnement de l’empereur. Une première fontaine fut construite en 1543, et rebâtie en 1611. Le monument actuel en est une copie conforme, financée par le marchand de vin Gustav D. Manskopf en 1887.

Foire du Livre

La Foire du livre se tient à Francfort depuis environ 500 ans, quand Johannes Gutenberg inventa l'imprimerie à la cité de Mayence toute proche de Francfort. Actuellement c'est la plus grande foire du monde dans le domaine de l'édition (Frankfurter Buchmesse) qui se tient tous les ans pendant cinq jours à la mi-octobre.




Fondation de la ville et Moyen Âge

La ville de Marbourg est située à mi-chemin entre Francfort-sur-le-Main et Cassel. Elle est éloignée de chacune d’entre elles d’environ 77 km. C'est une ville libre depuis le XIIe siècle qui se distingue par son château perché sur un éperon et par son imposante église gothique. La Philipps-Universität de Marbourg, fondée en 1527, est la plus ancienne des universités protestantes d’Allemagne.

Marbourg a pris son essor en 1228, quand la duchesse Élisabeth de Thuringe, aussi connue sous le nom de sainte Élisabeth de Hongrie, décida de s’y installer. Fille du roi André II de Hongrie, fiancée à quatre ans au landgrave Louis IV de Thuringe, elle l'épouse à quatorze ans. Ils vivent au château de la Wartbourg de 1211 à 1227, date à laquelle Louis meurt de la peste.
Élisabeth est alors accueillie avec ses enfants dans la Hesse voisine. Elle décède quelques années plus tard à l'âge de 24 ans et une basilique fut construite à Marbourg (1235-1283) en souvenir de ses bienfaits.
En 1248, Sophie de Brabant, la fille de sainte Élisabeth, se fait acclamer par le peuple de Marbourg avec son fils de trois ans, posant ainsi les fondations du landgraviat de Hesse. Marbourg a ensuite été la résidence des ducs de Hesse de 1248 à 1604.

Période moderne

C’est en 1527, durant la Réforme, que le duc Philippe le Magnanime a fondé à Marbourg une université protestante qui a connu un développement remarquable.
Parmi les professeurs, on a pu compter Denis Papin, l’inventeur de la machine à vapeur (vers 1690), le juriste Friedrich Carl von Savigny (vers 1800), le chimiste Robert Bunsen (vers 1850), le médecin Emil Adolf von Behring et le philosophe Martin Heidegger.

Un scientifique a particulièrement marqué l'histoire de la ville, Emil von Behring. Prix Nobel en 1901, il fonda quelques années plus tard, aux abords de la cité, avec la récompense financière associée à ce prix, un centre pharmaceutique produisant des sérums et des vaccins pour traiter, en particulier, le tétanos, la dysenterie et le choléra. Le nom de Behring reste associé aux premières recherches sur les anticorps thérapeutiques.

Développement après 1945

Marbourg n’a presque pas été endommagée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et a conservé son aspect médiéval. Un chantier, commencé en 1972, a permis de restaurer les maisons à colombage qui ornent la quasi-totalité de la ville.

L’université reste un des facteurs de développement les plus importants de Marbourg, puisqu’elle emploie six mille personnes et accueille dix-sept mille étudiants (environ un quart de la population de la ville).

En août 1967, une crise sanitaire se déclenche dans la ville et génère une panique. Elle part des laboratoires pharmaceutiques Behring. Plus d'une vingtaine d'employés laborantins subissent un mal étrange, avec de la fièvre aiguë, et des saignements. Sept d'entre eux meurent. Fin août, les médecins identifient le virus responsable de cette fièvre hémorragique : un virus inédit, appelé dès lors virus Marburg.

La ville de Marbourg est devenue un centre économique et un lieu d’investissement, particulièrement dans les domaines scientifiques et techniques. Ceci est le résultat d'une symbiose entre la ville et son université, dont les domaines de recherche recouvrent quasiment tous les secteurs.
La firme pharmaceutique BioNTech a implanté sa principale usine de production sur le site de Novartis qui succédait au centre créé par Emil von Behring.




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