Tiziano Vecellio, appelé Titien ou le Titien, est un peintre et graveur italien de l'école vénitienne, né et décédé à Venise (1488-1576). Il est considéré comme un des plus grands portraitistes de son époque, notamment grâce à son habileté à faire ressortir les traits de caractère des personnages. En 1551, à plus de soixante ans, Titien se fixe définitivement à Venise. Son temps est entièrement occupé à réaliser les commandes des princes, travaillant à de nouvelles formes d'expression. Il meurt le 27 août 1576, peut-être de la peste, plus probablement de vieillesse. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei Frari à Venise.
Le Titien
est né à Pieve di Cadore, une petite ville des Dolomites en Vénétie
entre 1488 et 1490, dans une riche famille locale. Son père, Gregorio
Vecellio, occupait diverses charges, dont celles de capitaine de la
milice et d'inspecteur des mines.
Tiziano s'est initié à la peinture en même temps que son frère Francesco.
Les deux sont envoyés à Venise, vers l'âge de 9 ou 10 ans, pour étudier
l'art. Ils commencent dans l'atelier de Sebastiano Zuccato, un artiste en
mosaïque. Après quatre ou cinq ans, Titien entre dans l'atelier du peintre
Gentile Bellini, puis de son frère Giovanni Bellini, à cette époque
l'artiste le plus réputé de Venise.
L'Assomption de la Vierge est un grand retable à l'huile sur panneau réalisé par Titien vers 1515-1518. Il est installé sur le maître-autel de la basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise. Cette œuvre monumentale (668 × 344 cm) est la première grande commande de Titien pour une église à Venise.
La forte personnalité de Titien lui permet de se libérer de l'influence de ses deux grands maîtres, Bellini et Giorgione. Dès 1511, il se rend à Padoue pour réaliser des fresques et à la mort de Giovanni Bellini en 1516, il est nommé peintre officiel de la République de Venise. Sa renommée lui amène la clientèle des grandes familles aristocratiques et il devient le portraitiste des princes.
Titien exécute le portrait de « La Bella » dans sa période de maturité. Il représente une noble dame inconnue, avec une proportion formelle idéale et une forte expressivité naturelle, ce qui fait qu'il a pu être qualifié stylistiquement comme un portrait de la Haute Renaissance. La femme ressemblant fort à la « Vénus d'Urbin », on a pensé dès le XVIIIe siècle qu'il s'agissait de la bien-aimée de l'artiste.
La célébrité de Titien s'étend à l'Europe entière. Les plus grandes familles deviennent ses commanditaires, à commencer en Italie par les Farnèse. Il travaille pour Alessandro Farnèse (1468-1549), élu pape en 1534 sous le nom de Paul III. Les Habsbourg, qui règnent sur le Saint Empire romain germanique, font appel à lui. L'empereur Charles Quint lui demande en 1548 de venir à Augsbourg, en Bavière, où se tient une importante diète. Titien a déjà 58 à 60 ans et fera ce voyage, très long pour l'époque. Il réalise le portrait de Charles Quint. Son successeur, le roi Philippe II d'Espagne (1527-1598), devient ensuite le principal commanditaire de l'artiste.
Dans ce portrait équestre, l’empereur est dépeint sous les traits d’un « soldat du Christ » qui prend la défense de la chrétienté attaquée de l’intérieur par le protestantisme. La peinture ne cherche pas à mettre en évidence la défaite militaire adverse, et les paysages en fond sont placides, sans troupe, ni représentation des ennemis défaits.
Ce tableau s'inspire de la mythologie grecque. Danaé est la fille du roi d'Argos, Acrisios, et d'Eurydice. Elle est enfermée par son père, mais Zeus parvient à se présenter à elle pour la séduire sous la forme d'une pluie d'or. De cette union naît un fils, Persée, l'un des grands héros de l'Antiquité.
Titien libère la peinture des contraintes de la ligne et de la forme pour donner tout pouvoir à la couleur. Le « colorito » est un processus additif, construisant progressivement le tableau, depuis la toile qui sert de fond, préparée en sombre, jusqu'aux modifications finales, obtenues par les glacis. Ce concept n'envisage pas la couleur « qui sort du tube », mais le processus qui met en œuvre, par le jeu des pinceaux, et autres outils de peintre, des matières picturales plus ou moins colorées, opaques ou transparentes.