Giotto di Bondone, dit Giotto, est né en 1266 ou 1267 à Vespignano ou Romignano
dans une famille de petits propriétaires terriens (Bondone était son père).
Il décède en 1337 à Florence.
Giotto est un peintre, sculpteur et architecte florentin du Trecento, dont
les œuvres sont à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. C'est
l'influence de sa peinture qui va provoquer le vaste mouvement général de la
Renaissance à partir du siècle suivant. Par ses fresques peintes à Florence,
à Assise et à Padoue, et par l'exécution de nombreux retables, Giotto s'affirme
comme un peintre de l'art chrétien.
Âgé d'une douzaine d'années, Giotto entre en apprentissage dans l'atelier du
peintre Cimabue. A l'issue de sa formation, il ouvre son atelier où il s'entoure
d'élèves. Le peintre et écrivain, Giorgio Vasari, raconte comment Giotto a pu
dessiner une circonférence parfaite sans avoir besoin d'un compas, le fameux « O »
de Giotto.
Giotto est un grand narrateur, habile à organiser les scènes avec réalisme et à
créer des groupes de personnages qui communiquent entre eux, insérés dans un espace
dont il a une grande maîtrise. Il représente des scènes où la perspective a un point
de fuite, ouvrant la peinture à la troisième dimension, la profondeur. Dans sa technique,
il marque une rupture avec l'art gothique italien du Duecento. Il insuffle un certain
naturalisme à la peinture, abandonnant la conception hiératique, cette représentation
symbolique des personnages dans une composition de la stature plutôt figée.
Le Crucifix de Giotto à Santa Maria Novella est une croix peinte « a tempera » et or sur panneau de bois (578 x 406 cm) vers 1290-1295 environ. Le crucifix est conservé au centre de la nef de la basilique Santa Maria Novella de Florence. C'est l'une des premières œuvres connues de l'artiste, alors âgé d'une vingtaine d'années.
« Le Crucifix de Giotto »
est considéré comme une œuvre fondamentale pour l'histoire de l'art italien, car
l'artiste y approfondit et renouvelle l'iconographie du « Christus patiens ».
Peint dans une pose plus naturaliste, la figure entière s'enfonce vers le bas, penchant
le dos et la tête en avant, accablée par son propre poids. La forme, qui n'est plus
sublimée par les éléments stylistiques habituels, devient ainsi humaine et populaire.
Seule l'auréole du Christ rappelle sa nature divine.
Les bords du bras longitudinal de la croix sont décorés de motifs géométriques évoquant
un tissu, tandis que sur les côtés du bras transversal, on retrouve, comme d'habitude,
la Vierge et saint Jean l'évangéliste. Le tabellone au sommet de la croix, rempli
d'inscriptions, fait office de titulus. Dans le bas, sur la base trapézoïdale, les roches
arides en perspective font allusion au mont Golgotha, sur lequel la croix est enfoncée.
À la base du tertre se trouve le crâne d'Adam, indiquant ainsi la sépulture du premier
homme.
La basilique Saint-François d'Assise, siège de l'ordre des Frères mineurs et lieu de sépulture de son fondateur, est achevée en 1253. Le début précis des travaux de décoration des murs intérieurs par des fresques reste un mystère. Les fresques allégoriques de Giotto sur le thème de la vie du saint sont probablement réalisées dans la dernière décennie du XIIIe siècle. La technique du trompe-l'œil apporte un intérêt supplémentaire à la narration.
Le campanile de Giotto est la tour campanile de l'église Santa Maria del Fiore,
la cathédrale de Florence, située place du Duomo.
Le 12 avril 1334, la commune de Florence honore Giotto du titre de Magnus magister
(Grand maître), le nomme architecte en chef (capomaestro) de Santa Maria del Fiore,
appelée alors Santa Reparata, et surintendant des travaux publics de la municipalité.
Pour ce poste, il reçoit un salaire annuel de cent florins. La cathédrale, commencée
par Arnolfo di Cambio, n'a pas encore de façade, de coupole ni de campanile.
Le campanile est une tour carrée à trois étages de fenêtres, qui s'élève à 84 mètres de hauteur. Décoré jusqu'au sommet d'incrustations de marbres de couleur, rehaussé de bas-reliefs et de statues, ce campanile est une merveille de grâce et de légèreté. Les fenêtres, qui vont s'agrandissant d'étage en étage, ajoutent à sa sveltesse aérienne ; avec le travail infini de leurs colonnettes et leur dentelle de marbres variés, elles sont peut-être la plus belle œuvre de détail de tout le gothique italien. La mort de Giotto en 1337 marquera l'arrêt de sa contribution d'architecte à l'édifice.
« Le triptyque Stefaneschi » est un retable peint des deux côtés, de Giotto di Bondone et de son atelier, datant de 1320 environ. Il est conservé à la pinacothèque vaticane après avoir été le retable du maître-autel de l'ancienne basilique Saint-Pierre de Rome. Le nom du triptyque est lié au cardinal Giacomo Stefaneschi, le protecteur de Giotto qui lui commanda l’essentiel de ses œuvres. Le commanditaire est représenté en orant (priant à genoux) sur les deux faces du retable dans les panneaux du centre.
Quelques principes des peintures gothique et byzantine sont présents par les nombreux fonds d'or remplissant les ciels et les auréoles circulaires. Dans l’art byzantin, chaque couleur possédait une valeur symbolique propre. Giotto se libére de cette contrainte en utilisant la couleur non plus sur un plan symbolique, mais sur un plan spatial et volumétrique pour accentuer les effets de perspective. C’est particulièrement le cas du triptyque Stefaneschi où la vivacité des tons, et la gaieté résultant de leurs combinaisons, illuminent les différentes scènes des panneaux du retable.