Louis Brea, ou Ludovic Brea, est un peintre né vers 1450 à Nice (alors dans les États de Savoie), qui décède vers 1522-1525. Il exerce son métier à Nice et dans l'arrière-pays du Comté, mais aussi à Gênes et sur la Riviera ligure. Il fait partie des peintres primitifs niçois.
Il est le premier peintre de la région niçoise et ligure occidentale à sortir des codes traditionnels du gothique pour faire entrer, par son influence, toute la région dans la voie de la Renaissance. On lui doit essentiellement des œuvres religieuses monumentales (fresques, retables, polyptyques) présentant une étonnante finesse dans les détails et fondatrices d'un style et d'une école.
Le monastère de Cimiez est un monastère franciscain situé sur la colline de Cimiez à Nice et construit sur la base de la chapelle Notre-Dame de Cimiez bâtie par les moines bénédictins de l'abbaye Saint-Pons dont il est fait mention pour la première fois en 1010. En 1546, la chapelle est cédée aux frères mineurs de l'Observance qui par la suite l'agrandissent et la transforment.
Le retable de la Pietà est composé de trois panneaux, la prédelle et le revers
ayant sans doute disparu. Le panneau central représente une Pietà avec la Vierge,
assise au pied de la croix. Derrière elle huit anges contemplent la scène.
Sur le panneau de droite se trouve sainte Catherine d'Alexandrie s'appuyant
sur la roue de son supplice et tenant de la main gauche une épée ; elle est
enveloppée d'un large manteau rouge doublé de blanc. À gauche saint Martin
est représenté en élégant jeune homme. Monté sur un cheval blanc, il coupe
son manteau avec son épée. À ses côtés un jeune unijambiste s'appuie sur
une béquille.
C'est le premier retable connu de Louis Brea, artiste déjà en pleine possession
de son art.
Dans le couvent Saint-Dominique à Taggia en Italie se trouve une œuvre de Louis Brea en tempera sur bois qui représente Notre-Dame du Rosaire.
Ce retable est à panneau unique sans bandes latérales ni prédelle. La Vierge Marie est représentée au centre, assise sur un trône à baldaquin surélevé. Elle tient dans sa main gauche un œillet et un rosaire, et de la main droite retient l'Enfant Jésus qui se penche pour bénir. Dans le ciel se trouvent deux anges musiciens. Aux côtés de la Vierge, saint Dominique et sainte Cécile tiennent aussi un rosaire dans la main gauche.
Ce retable est situé derrière le maître-autel, il est attribué à Louis Brea et a été peint vers 1498. Il comportait, à l'origine, vingt panneaux avec une prédelle.
Le retable est dédié à sainte Marguerite d'Antioche placée au-dessus du dragon qui l'avait dévorée. Le retable actuel ne comporte plus que dix compartiments. Dans la partie inférieure, on trouve à gauche Marie-Madeleine et Lazare, premier évêque de Marseille, et à droite, saint Pierre de Vérone et saint Claude.
Le panneau de l'Annonciation attribué à Louis Brea se trouve dans l'église
Notre-Dame de l’Assomption à Tourrette-Levens. C'est une peinture sur bois
qui a été restaurée par l'atelier Articuci.
La scène se déroule à l’intérieur d’une chambre couverte d’un plafond à caissons.
À l’arrière-plan au centre, une fenêtre à meneaux aux volets rabattus laisse
découvrir un paysage. Dans ce panneau de Tourrette-Levens, on retrouve les
principales qualités du peintre : paysage, perspective, composition, majesté
des personnages, drapés et le fameux « sfumato » qui, par son rendu confère
un côté énigmatique à cette production.
Restauration et conservation de peinture sur bois par l'atelier Articuci.
Le panneau a subi deux interventions successives, l’une ancienne antérieure
à la fin du XVIIIe siècle, l’autre plus récente, probablement du début XXe
siècle, les photographies UV témoignent d’importantes retouches de la couche
picturale.
Le support est constitué d’un assemblage de trois planches en bois verticales.
Un traitement et une consolidation ont été effectués. Des belles couleurs ont
été découvertes lors de l’enlèvement du vernis oxydé et des retouches, celles-ci
contenant du vert d’émeraude, du bleu lapis-lazuli et du rouge cinnabre. Pour la
réintégration de la couche picturale, les mêmes pigments ont été utilisés. Le
cadre en bois a été fabriqué par l’Atelier d’ébénisterie Nicolas K.
Pour la finition, l'atelier Articuci a réalisé une dorure à la détrempe et une
polychromie selon les recettes ancestrales.